Les queens
- Caroline Dechamps
- 16 août
- 3 min de lecture
Ce billet, cela fait des semaines que je l'écris dans ma tête parce que j'ai toujours eu envie de rendre hommage à ces femmes dont le cœur est en attente de porter la vie.
Autant la maternité est glorifiée, célébrée et très encouragée, autant la période qui la précède est souvent occultée voir taboue.
Alors, un mot après l'autre, je vais essayer d'inverser cette tendance et vous embarquer à la rencontre de ces femmes puissantes.
Je n’ai pas réellement tenu le compte mais je dirais que cela fait plus de 5 ans maintenant que j'accompagne les femmes dont le projet bébé tarde à se concrétiser. J'ai rencontré des centaines de femmes, certaines dans un parcours PMA, d'autres en essai depuis plusieurs mois (années) et d'autres en projet d'adoption. Toutes sont habitées par le même désir : faire famille.
Malheureusement, toutes, vont être à différents moments de leur parcours, renvoyée à leur incapacité à enfanter, jugées responsables de cet échec (« C'est parce que tu ne lâches pas prise »), questionnée sur leur désir (qui serait sincère ou pas) et parfois blessée dans leur chair avec les opérations et les traitements invasifs.
Je les écoute me raconter leur souffrance, l’attente, les doutes, les mots blessant et dans ces récits, je perçois entre les lignes, une forme de honte.
La honte de leur corps qui ne fait pas ce qu'il est sensé faire.
La honte de ce mental qui ne peut s'empêcher de se projeter, de rêver, d'anticiper et qui soi-disant, serait la cause de tous les problèmes.
La honte de ses émotions ambivalentes qui font que l'on est plus capable de se réjouir pour les autres à l'annonce d’une grossesse.
Et il en existe tant d'autres encore...
Aujourd'hui, il est temps que la honte change de camp, comme elle doit le faire dans tous les contextes qui touchent au corps des femmes. Et la difficulté à concevoir en fait partie!
Et vous savez pourquoi ce n'est pas la vérité ?
Parce que sur mon chemin, je n'ai jamais rencontré de personnes plus résilientes que ces femmes. C'est chez elles que j'ai pu observer les transformations les plus impressionnantes.
Pourquoi ? Parce que ce souhait viscéral est un moteur incroyable. En même temps qu’elles goûtent à l’impuissance, elles découvrent la force d'abattre tous les obstacles qui se présentent sur leur route.
Je ne compte plus le nombre de personnes que j'ai pu accompagner et qui ont, grâce à ce parcours, appris à être en lien avec leur corps, à poser (enfin) des limites saines, à respecter autant leurs besoins de pause que de partages.
Certaines ont opéré des changements à 360° pour se recentrer sur leurs élans tandis que d’autres ont simplement osé dire non à un professionnel du monde médical.
J'en ai vu d'autres s'abandonner à la vie comme moi-même je ne suis pas encore arrivée à le faire, à nourrir leur quotidien autrement que par la présence d'un enfant, comme nous les parents nous n'arrivons plus à le faire.
Les reines, ce sont elles.
Ces futures mères qui arriveront dans ce tsunami de la parentalité avec un bagage et une maturité que nous devrions toutes enviés.
Si toi qui lis ces mots, tu es une femme en projet d'enfant qui tarde à arriver, tu peux porter haut et fort cette couronne, parce que la reine, c'est toi.
Si toi qui lis ces mots, tu es proche d'une personne qui vit cette attente, le plus beau cadeau à lui offrir, c'est une écoute attentive exempte de tout conseils.
Voilà, je suis la gardienne des couronnes et de la foi dans le corps des femmes.

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