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Le juge-ment quand il désigne les mères coupables

  • Photo du rédacteur: Caroline Dechamps
    Caroline Dechamps
  • 16 juin
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 6 juil.

Samedi matin, je suis boostée à bloc après une bonne nuit de sommeil et j'ouvre la porte du cabinet pour accueillir Milo et sa maman, un sourire jusqu'aux oreilles en mode bienvenuuuuue.


En voyant le visage abattu de la maman et ses yeux cernés, je me dis qu'on n'a pas du avoir la même nuit et que je ferais mieux de remballer mon enthousiasme pour le moment.


La maman de Milo m'explique qu'il pleure continuellement, s'il n'est pas dans ses bras. Depuis 3 mois, elle ne fait que ça : porter son bébé, sans interruption, de jour comme de nuit. Le papa, malgré tous ses efforts, ne peut la relayer. Milo hurle dès qu'il le prend et il n'y a que dans ses bras à elle qu'il trouve une forme d'apaisement. Prendre sa douche est devenu une torture, aller aux toilettes est un luxe et elle ne souvient plus de la dernière fois où elle a pu dormir sans avoir son bébé au creux des bras.


On ne le dit jamais assez, les parents sont les êtres les plus résiliants sur terre.


Ensuite, elle m'explique calmement que la pédiatre, qui n'a trouvé aucune explication médicale au mal-être de Milo, a proclamé que c'était tout simplement de sa faute à elle.


Je manque de m'étouffer devant la violence de cette remarque et l'impact colossal que cela doit avoir sur sa confiance en elle. Mon coeur se fend en deux quand je comprend qu'elle finit par y croire et qu'elle pense sérieusement que c'est elle la cause du mal-être de son bébé.


A cet instant, je n'ai évidemment encore aucune hypothèse mais je lui propose de se mettre à l'écoute de son bébé afin qu'il puisse nous raconter sa version des faits.


Une fois tout le monde installé, je me connecte à Milo et je suis directement emportée dans un tourbillon d'émotions et j'y perçois une peur viscérale que sa maman puisse mourir.


Alors, je lui pose simplement la question : " Milo, est-ce que tu as peur qu'il arrive quelque chose à ta maman si tu n'es pas avec elle ? En réponse, il se met à hurler, les yeux accrochés dans ceux de sa maman.


Ok, je prends ça pour un oui.


Dans ces moments là, on pourrait sérieusement croire, si on passe à côté, que je torture les enfants. Mais que du contraire! (je ne les touche même pas). Ces pleurs, même s'ils peuvent faire peur par leur intensité, sont un merveilleux exutoire. Pleurer, dans ce contexte, c'est une médecine qui guérit les cœurs des bébés.


Ensuite, sa maman me raconte que le jour de sa naissance, elle a failli mourir d'une hémorragie de la délivrance (hémorragie en lien avec la sortie du placenta). Elle a du être opérée d'urgence et elle me dit, les larmes aux yeux, qu'elle a senti la vie partir de son corps mais qu'elle s'est accrochée de tout son être...pour son bébé.


Milo, qui était dans les bras de son papa au moment où elle est partie au bloc opératoire, a vécu de plein fouet les émotions du papa (qui a eu peur de perdre sa compagne) et des soignants (qui ont eu peur de perdre leur patiente). Pris dans ce tourbillon, personne n'a pensé à lui expliquer ce qu'il se passait.


Alors, du haut de ses 3 mois, ce petit poussin, plein d'amour pour sa maman, se dit que s'il la tient à l'œil, elle vivra. On a terminé en lui expliquant qu'il ne va rien arriver à sa maman, qu'elle est en sécurité maintenant, que le danger qu'il a perçu est loin derrière eux.


Quelques jours plus tard, je reçois un message de la maman de Milo qui me dit qu'il est métamorphosé. Il fait des sourires à tout va et son papa peut enfin prendre le relais. Les siestes s'allongent et il accepte enfin de dormir posé dans un lit, tout contre sa maman.


Voilà, je suis interprète de pleurs de bébé et fervente défenseuse des parents.



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Concernant la confidentialité, soit le billet est inspiré de différentes rencontres de façon à garder l’intimité de ce qui est partagé en séance. Je mets néanmoins un point d’honneur à vous partager que du vrai, seul le contexte change. Soit la personne a lu ces mots avant de me donner son accord pour que je partage son histoire.


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1 commentaire


nataly arcila
nataly arcila
29 juin

Je trouve cela toujours impressionnant c’est qu’ils ont déjà à nous raconter de leur hauteur 🤗

Un bébé peut tellement nous dire et ce, depuis sa gestation, je l’ai appris avec toi et c’est du coup tellement important de leur donner cette place de parole, merci pour eux et encore merci pour nous.

Tes textes sont magnifiques 🤩

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Nataly A.R.

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Le chant de la Sybille, c'est un blog feel-very good, inspiré de mes rencontres et de mes découvertes autour de l'accompagnement des humains, petits et grands. Des billets écrits avec une grande dose d’amour, de conscience et d’humour.

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